«Cet objet superbe est sous menace perpétuelle» (Robert Benayoun, à propos de Buster Keaton). Le geste de Keaton, contrairement aux autres burlesques, n’est jamais gratuit mais répond à une dynamique nécessaire et stoïque, celle de sauver sa peau dans un univers qui n’est qu’obstacles à contourner, complots à déjouer, catastrophes à surmonter.
Héros malgré lui, efficace par hasard ou par pur réflexe, Keaton agit en continu et se dépasse toujours, infatigable et obstiné, comique par le sérieux imperturbable et l’agilité singulière avec lesquels il affronte - et triomphe - du pire.
Emmanuel Dreux est maître de conférences à l’université Paris VIII où il enseigne l’histoire et l’esthétique du cinéma. Il a publié «Le cinéma burlesque ou la subversion par le geste» (L’Harmattan, 2007).
Thématique Les Incassables, du 20 septembre au 31 décembre 2017.