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    • DIM 25 MAI 2014 À 17:00

    La Master class d'André Dussollier

    animée par Pascal Mérigeau

    Il aime autant les fidélités - auprès d’Alain Resnais, Yves Angelo, Pascal Thomas - que les nouveaux terrains d’investigation. Sur l’écran, ses visages sont multiples : introverti, ironique, mystérieux, ambigu… Tous relèvent de ce qui, pour lui, est le travail de l’acteur : une bataille avec la vérité. Il s’y livre avec grâce, rigueur et fantaisie.

    L’année même où il devint sociétaire de la Comédie-Française, François Truffaut lui offrit son premier rôle marquant, dans Une belle fille comme moi. C’était en 1972, plus de quarante années ont passé, au fil desquelles André Dussollier n’a jamais cessé d’exercer sur les grands cinéastes un attrait particulier. Éric Rohmer l’employa (Perceval le Gallois, Le Beau Mariage) puis Claude Sautet, et son personnage de Maxime dans Un coeur en hiver (1992) lui valut alors le césar du meilleur second rôle, distinction qui lui fut décernée de nouveau en 2002 pour le film de François Dupeyron, La Chambre des officiers. Surtout, il y eut Alain Resnais, qui fit appel à lui à sept reprises, de La vie est un roman (1982) à Aimer, boire et chanter (2014). Alain Resnais sous la direction affectueuse duquel il joua notamment On connaît la chanson, avec à la clef le césar du meilleur acteur. Alain Resnais dont il fut un proche et dont il porta le cercueil, au matin du 10 mars dernier.

    Du métier d’acteur de cinéma, il a tout connu, les films d’auteur où rien n’est gagné d’avance et qui se révèlent parfois plus marquants que beaucoup de productions tapageuses (se souvenir du magnifique Extérieur, nuit de Jacques Bral, avec également Gérard Lanvin, 1980), les grands succès populaires (Trois hommes et un couffin, 1985 ; Tanguy, 2001) et même les personnages récurrents, fort rares dans la production d’aujourd’hui, puisqu’aux côtés de Catherine Frot, il a incarné à trois reprises déjà Bélisaire Beresford, tel qu’inventé par Agatha Christie et repris par Pascal Thomas. André Dussollier fut encore un Staline saisissant dans Une exécution ordinaire, le film de Marc Dugain (2010), et récemment il a interprété devant la caméra de Volker Schlöndorff le consul Nordling dans Diplomatie, pièce qu’il avait jouée sur scène avec déjà Niels Arestrup.

    Régulièrement en effet, il revient à la scène, entre deux films ou deux rôles pour la télévision, les occasions de le voir sont ainsi nombreuses, ce dont à ce jour personne de censé ne s’est jamais plaint. Et il arrive même qu’on l’entende sans le voir : reconnaissable entre toutes, sa voix est une des plus appréciées dès lors qu’il s’agit de lire. C’est cette voix qui le 25 mai s’élèvera au Forum des images. Pascal Mérigeau

    Critique au Nouvel Observateur, Pascal Mérigeau a publié plusieurs ouvrages sur le cinéma dont « Pialat » (Éd. Ramsay, 2007), « Depardieu » (Éd. Flammarion, 2008) et « Jean Renoir » (Éd. Flammarion, 2012).

    Durée de la rencontre : 1h30
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