Enregistré le 28 juin 2012 au Forum des images.

Master class d’Asghar Farhadi

Rencontre avec le réalisateur iranien, découverte de son parcours et de ses inspirations littéraires et théâtrales.
Dans le cadre de la saison 2011-2012.

Intervenants

Asghar Farhadi, scénariste et réalisateur et Pascal Mérigeau, journaliste et critique de cinéma. 

«Un coup de tonnerre. L’effet produit par Une séparation partout où le film est passé fut celui-là en effet. Un coup de tonnerre parce que le film d’Asghar Farhadi a suscité une unanimité critique et publique devenue très exceptionnelle de nos jours. Un coup de tonnerre également en ceci que s’il est rare qu’une production ni américaine ni française, ni même européenne, rencontre le succès, personne sans doute n’aurait pu imaginer qu’un film iranien soit vu en France par plus d’un million de spectateurs. 

Pourtant, les chiffres ne sont que pour mémoire, et encore à peine, il importe bien davantage que cette réussite soit celle d’un immense cinéaste, aujourd’hui courtisé par les producteurs et les acteurs du monde entier. Asghar Farhadi était alors âgé de trente-neuf ans seulement, mais les cinéphiles avaient repéré déjà son À propos d’Elly (2009), chronique magnifique d’une disparition, et auparavant, pour quelques-uns, La Fête du feu (2006), deux films parmi les cinq qu’il a réalisés à ce jour et qui témoignaient déjà des mêmes qualités d’écriture, d’interprétation, de réalisation. Farhadi travaille longuement avec ses acteurs avant le tournage, “tant que c’est nécessaire, dit-il, tant que leur texte ne leur est pas devenu si naturel qu’à l’écran ils paraîtront l’improviser”, c’est une des données essentielles de son cinéma, qui active par ailleurs des mécanismes scénaristiques dont la virtuosité extrême est mise au service du dénudement des comportements humains au sein de la société.  

Cette société est celle de l’Iran, mais au-delà de particularismes aisément repérables, les tensions, les ressorts, les enjeux sont universels. Entre autres et nombreux mérites, les films d’Asghar Farhadi offrent la confirmation que le cinéma ne peut jamais prétendre mieux à l’universalité que lorsqu’il s’attache à décrire le particulier. Que l’auteur soit également écrivain et dramaturge n’est certes pas anodin, et ses références sont pour la plupart littéraires et théâtrales, plus que cinématographiques.» - Pascal Mérigeau. 

 

Dans le cadre de la saison 2011-2012.