Master class de John Boorman

Il est de ces rares cinéastes dont il suffit de citer quelques titres de la filmographie pour qu’aussitôt les images affluent. Le Point de non-retour et Lee Marvin réglant ses comptes, l’arme au poing, dans l’enceinte du pénitencier d’Alcatraz. Duel dans le Pacifique et le même Lee Marvin confronté à Toshiro Mifune, un naufragé comme lui, mais japonais, donc ennemi mortel. Délivrance et son extraordinaire duo de banjos, et aussi sa violence presque insoutenable, et l’angoisse qui longtemps hante le spectateur. Excalibur, plongée dans la nuit des temps, pleine de bruit et de fureur, aux accents wagnériens. Hope and Glory et ces gamins, parmi lesquels il était, lui qui est né en 1933, qui sautent de joie en découvrant leur école bombardée par les avions allemands. Le Général et les images en noir et blanc de l’Irlande et de ses guerres. D’autres sont encore à venir, celles de sa nouvelle réalisation, Queen and Country, comme une suite donnée à Hope and Glory, présenté à Cannes par la Quinzaine des Réalisateurs et qui sortira dans les salles françaises le 7 janvier.

Avec John Boorman, on n’en finirait jamais de parler de cinéma, de ses films et de ceux des autres, car il est aussi un passionné et un grand connaisseur de l’histoire de son art, lui qui jadis entra dans la carrière en qualité de critique et a donné avec Rêves prometteurs et coups durs (traduction française parue chez Institut Lumière / Actes Sud) un des meilleurs livres jamais écrits par un cinéaste. 

Pascal Mérigeau. 

Dans le cadre de la saison 2014-2015.