Dimanche 06 septembre 2009 à 16h30

Mémoires du sous-développement

Mémoires du sous-développement

de Tomás Gutiérrez Aléa

Avec | Daisy Granados, Eslinda Nuñez, René delaCruz, Sergio Corrieri | Fiction | 1968 | 97 min | Noir et blanc

La Havane, 1961. Sergio, bourgeois cultivé et oisif, voit ses parents et son épouse partir aux États-Unis pour fuir le nouveau régime de

Castro. Il se retrouve seul, avec pour ressource une pension versée par l'état depuis qu'on lui a nationalisé ses biens. Pendant ce temps, la tension politique monte contre les Etats-Unis.

Né à La Havane en 1928, Tomás Gutiérrez Alea milite très jeune dans l'opposition à la dictature de Batista et organise dès les prémisses de la révolution castriste la section cinématographique de l'Armée rebelle. Que ce soit dans LES 12 CHAISES (1962) ou LA MORT D’UNBUREAUCRATE (1966), il fit de la comédie satirique son genre de prédilection afin de critiquer les tares de la nouvelle société cubaine. Dans MÉMOIRES DU SOUS-DÉVELOPPEMENT (1968), le cinéaste apparaît dans son propre rôle en montrant au héros des extraits de films érotiques censurés sous Batista.

BRUCE LABRUCE : « MÉMOIRES DU SOUS-DÉVELOPPEMENT, de Tomás Gutiérrez Alea reste l’un des meilleurs films sur le conflit entre l’épanouissement personnel et l’engagement politique. C’est également une méditation profonde sur les paradoxes et les incohérences de la révolution Cubaine. Mon mari est Cubain et il a vécu à Cuba jusqu’à l’âge de 30 ans. Donc ce film m’a réellement aidé à comprendre son rapport complexe au pays et à l’héritage de Fidel Castro. »

Un chant d'amour

de Jean Genet

Avec | Coco LeMartiniquais, Lucien Sénémaud, Java | Fiction | 1950 | 25 min | Noir et blanc

Deux prisonniers confinés dans leurs cellules respectives vont trouver comme seul moyen de communication un trou creusé dans le mur. Un maton les surveille et devient complice de cet amour interdit. Le lieu se transforme alors en havre de fantasmes et de passions.

Réalisé en 1950, UN CHANT D’AMOUR est un poème d’une choquante beauté. D’une durée de 25 minutes, ce moyen-métrage reste la seule tentative cinématographique de Jean Genet qui cherchait alors sa place dans le monde, bousculait les icônes viriles, célébrait le romantisme et l'amour passion. Quand les deux amants essayent de communiquer, ce n'est que par la fumée exhalée par l'un, inhalée par l'autre. Une image forte dont Todd Haynes (POISON), Joao Pedro Rodrigues (O’FANTASMA) et Takashi Miike (BIG BANG LOVE, JUVENILE A) ne se sont jamais remis.

BRUCE LABRUCE : « En revoyant récemment UN CHANT D’AMOUR en intégralité sur YouTube (il était bien évidemment remonté), j’ai réalisé à quel point il m’avait inconsciemment inspiré pendant ces vingt dernières années. C’est vraiment l’un des plus grands et des plus beaux films du siècle dernier