Max Roach: The Drum Also Waltzes
Ben Shapiro
Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien, Laurent Burin des Roziers, consul de France à Naples, Davide Cerullo, artiste visuel et le collectif Sikozel.
Entre Naples et Ernest Pignon-Ernest, c’est une longue histoire. Entre 1988 et 1995, l’artiste plasticien, pionnier de l’art urbain, colle sur les murs des ruelles de Naples ses dessins inspirés des Caravage. Le film La Pâques selon Ernest Pignon-Ernest réalisé par le collectif Sikozel interroge, presque 20 ans après, les souvenirs que les napolitains ont conservés de ces images qui, bien qu’éphémères, ont marqué les esprits à tout jamais et se sont intégrées dans l’histoire culturelle de la ville. En 2015, Ernest Pignon-Ernest souhaite prolonger à Naples le parcours de son projet Se torno (Si je reviens), qui l'a vu coller sur les murs de Rome et de Matera l'image d'un Pasolini au regard sévère portant dans ses bras son propre corps sans vie. C'est Davide Cerullo, enfant du quartier passé par la criminalité avant de trouver la rédemption dans la poésie (notamment Pasolini), qui va lui ouvrir les murs de Scampia, banlieue populaire de Naples dans laquelle Ernest Pignon-Ernest voit l’univers pasolinien d'aujourd'hui. Le collectif Sikozel accompagne encore Ernest Pignon-Ernest à Scampia et réalise le passionnant documentaire Si je reviens - Ernest Pignon-Ernest et la figure de Pasolini. Cette rencontre a également permis à Ernest Pignon-Ernest de découvrir le travail photographique de Davide Cerullo, qui saisit depuis une dizaine d'années la vie du quartier et de ses habitants, dans ses aspects les plus durs, mais également avec l'espoir et la conviction que ses enfants peuvent être sauvés par l'instruction. Cela a donné lieu à un livre de photos magnifique, Visages de Scampia. Les justes de Gomorra.
Dans le cadre de Napoli! du 2 au 30 mai 2019.