«Donner la parole à ceux qui ne l’ont pas», voilà l'ambition de Ken Loach, et depuis ses débuts, il y a environ un demi-siècle de cela, il ne l’a jamais trahie.
Dès les années 60, avec Cathy Comes Home, réalisé pour la télévision, avec Kes, magnifique histoire entre un gamin solitaire et un faucon, il marque les esprits. Mais c’est avec Family Life (1971), saisissant portrait d’une jeune schizophrène prisonnière de son milieu familial, qu’il obtient une notoriété internationale. Par la suite, chaque nouveau film est un événement, et l’on se souvient notamment de Riff Raff, de Raining Stones, de Lady Bird.
En 1995, il réalise Land and Freedom, sur un épisode de la Guerre d’Espagne, qui marque sa rencontre avec Paul Laverty, depuis le scénariste de tous ses films. C’est avec lui qu’il part pour le Nicaragua (Carla’s Song, 1996), avec lui qu’il conçoit, entre autres, My Name is Joe (1998), Sweet Sixteen (2002), It’s a Free World (2007), sans doute une de ses plus belles réussites. En 2012, La Part des anges, comédie écossaise fortement imbibée de whisky, rencontre un très beau succès. Mais ne parler que du cinéaste Ken Loach équivaudrait à limiter fâcheusement une personnalité profondément attachante, celle d’un homme de convictions, fidèle, combattif, plein d’humour… et fêlé de foot.
Pascal Mérigeau
Dans le cadre de la saison 2013-2014.