Il y a dans Tropical Malady deux forêts bien différentes: celle qu’on habite et celle où l’on se perd. Dans la première, on bavarde en famille, on donne des rendez-vous amoureux, on rêve. Dans l’autre, on est possédé, dévoré, en proie au démoniaque. Ce que nous suggère le film, c’est que ces deux forêts n’en font qu’une – et que peut-être, aimer et être mangé, c’est tout un.
Apichatpong Weerasethakul a notamment réalisé:
Tropical Malady (2004)
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) (2010)
Cemetery of Splendour (2015)
Après avoir longtemps enseigné le cinéma à l’université (Paris 3, EHESS), Jacques Aumont est maintenant professeur aux Beaux-Arts de Paris. Il a publié une vingtaine d’ouvrages sur le cinéma et les images en général, dont «L’attrait de la lumière» (Éd. Yellow Now, 2010), «L’image» (Éd. Armand Colin, 2011), «Le montreur d’ombre» (2012).
Thématique Mille et une forêts, du 29 février au 29 avril 2012.