Iron Claw 
de Sean Durkin
Etats-Unis / fict. vostf 2023 coul. 2h13

Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entraînés de main de fer par un père tyrannique, ils doivent se battre sur le ring et dans leur vie. Oscillant entre triomphes et drames, ce biopic aux allures de tragédie grecque est inspiré de leur histoire.

Iron Claw confronte la célébration des exploits physiques et la dénonciation de la violence viriliste. Cette mise en scène dramatique offre un écart qui rappelle paradoxalement le comique du Barbie de Greta Gerwig contre le patriarcat : il s’agit de le nommer mais aussi de prendre ses distances cinématographiques. Une telle promesse interroge les nombreux genres à travers l’histoire du cinéma qui célèbrent un corps masculin musclé dans un scénario très souvent non-mixte rempli de performances physiques souvent mortifères : péplum, film de guerre, film biblique, film de gangster, film de super-héros ou de super méchants et de nombreux biopics sportifs. Le risque de tels scénarios, c’est de célébrer par les moyens du cinéma le mépris de toute souffrance et d’empathie, le rejet des sentiments et des émotions et l’absence de fraternité pacifique. A contrario, Iron Claw revisite les coulisses de la musculation et de cette course à la réussite en filmant le coût sociétal et intime et la violence manipulatrice de la « malédiction viriliste », mais n’oublie pas l’exaltation des techniques et la maîtrise corporelle nécessaires aux sports (de combats) et l’endurance face aux malheurs de la vie.

Animé par Claudine Le Pallec Marand, programmatrice et universitaire.

Pour aller plus loin 

Compléter cette projection-débat avec un atelier Critweet : la critique à l'ère des réseaux sociaux en lien avec Iron Claw !