Double suicide à Amijima

Depuis des années, Jihei, un marchand de papier dont les affaires ne sont pas fameuses, entretient une relation avec Koharu, une courtisane qu’il espère avoir un jour les moyens de racheter. Il délaisse sa famille pour cet amour voué à l’échec.

Las des contraintes de la Shōchiku, Shinoda quitte la firme et monte sa propre maison de production, Hyogen Sha (Société d’expression), qu’il inaugure avec cette adaptation de Chikamatsu Monzaemon, maître du Jōruri (théâtre de marionnettes, ancêtre du Bunraku), souvent comparé à Shakespeare. De fait, dépassant son sujet traditionnel, Shinoda propose probablement son film le plus expérimental, expose les ressorts théâtraux – ses personnages étant manipulés comme des marionnettes – pour mieux interroger les fils du destin. C’est une splendeur visuelle de tous les instants où les trouvailles explosent à chaque plan.