Immunité collective

Lorsque le coronavirus s’installe à Karatas, un gentil policier corrompu ignorant les crimes et délits et spécialiste des pots de vin se retrouve contraint malgré lui à... faire régner la loi.

Le monde est une absurdité, Yerzhanov en fait son cinéma. 2016 : le cinéaste invente une épidémie de peste dans son kafkaïen La peste au village de Karatas. 2022 : la réalité a dépassé la fiction. L’occasion était donc trop belle de mettre en scène un Karatas en proie à la fois au coronavirus et à la corruption, ce qui finalement n’est pas si différent. Le cinéaste prend le parti de faire de cette confrontation entre la morale du ripou et celle des autorités un buddy movie égaré dans un carnaval. Mieux vaut rire de tout, mais la démarche reste cathartique : ridiculiser l’époque, faire passer son chaos du côté du surréalisme, c’est l’exorciser.