Je, tu, elles… + Aller à Dieppe sans voir la mer

Si comme disait Jean Gabin dans Le Tatoué, « Manger des tripes sans cidre c’est aller à Dieppe sans voir la mer » alors « faudrait vraiment être un raté pour rater la mer à Dieppe ».
Pour son unique film en tant que réalisateur, le compositeur Nicolas Errèra illustre cette expression à la lettre à travers les aventures de son anti-héros Bibi. La tragi-comédie d’un homme ridicule couronnée du Grand Prix national au Festival de Clermont-Ferrand 1991.

 

Une jeune femme devant garder des enfants chez un artiste peintre découvre que ce dernier a miniaturisé sa femme pour la protéger d’un monde hostile.

Le fantastique français, bien que marginal, existait bel et bien dans les années 70. Médaille d’argent de la Biennale de Venise en 1969, voici l’unique long-métrage de ce cinéaste d’origine hongroise disparu prématurément, pionnier de l’animation par ordinateur. Je, tu, elles... constitue une variation ludique sur le thème de la miniaturisation, dont les expérimentations pop renvoient à l’Europe de L’Est d’un Vorlícek sur Qui veut tuer Jessie ? Voici donc enfin l’occasion de rendre justice à cet ofni mêlant animation et prises de vue réelles.