
Le Château de la pureté
De Arturo RipsteinAvec, Claudio Brook, Rita Macedo, Arturo Beristáin, Diana Bracho, Gladys Bermejo, Fiction, Mexique, vostf, 1973, 110 min, Couleur
Chaque jour, Gabriel part en ville vendre les sacs de mort au rat qu’il fabrique avec sa femme et ses enfants. Pour protéger ceux-ci de la corruption du monde extérieur, il les garde séquestrés dans leur maison jusqu’à leur faire subir l’enfer.
Au rythme des vociférations d’un fanatique et de la fabrication d’un matériel d’extermination, Arturo Ripstein fait de sa gigantesque demeure décrépie, avec sa cour où la pluie ne cesse de tomber, un extraordinaire espace symbolique. On peut y lire une métaphore du fascisme appliqué à la cellule familiale, et celle d’un patriarcat qui désigne toujours la femme comme pécheresse, étouffe la sexualité tout en se satisfaisant ailleurs. Inspiré d’un fait divers, le conte noir d’Arturo Ripstein n’a rien perdu de sa splendeur hargneuse et subversive.
Dominik Moll à propos de Le Château de la pureté : « J’ai découvert l’univers du réalisateur mexicain Arturo Ripstein lors du festival de la Rochelle en 1993. C’est comme si on avait mis Fassbinder et Buñuel (dont il fut l’assistant) dans un mixeur et qu’on y avait ajouté une pincée de Haneke. Dans Le Château de la pureté, un père de famille séquestre sa femme et ses enfants. Il veut les préserver des dangers et des tentations du monde, auxquels lui-même a du mal à ne pas succomber. Son fils s’appelle Avenir, ses filles Utopie et Volonté. Tout un programme. »