Pièce touchée + The Second Civil War

Le cinéaste expérimental reprend dix-huit secondes d’un film hollywoodien des années 50 pour décomposer, répéter, distendre, renverser les images en quinze minutes convulsives, dans lesquelles un mari vient rendre visite à sa femme assise dans un fauteuil.  Une scène banale, toute simple, qui se métamorphose en danse improbable et stressante. Au-delà de l’expérimentation, Arnold, en brisant le rythme du cinéma hollywoodien, en le démontant pièce par pièce, décrypte ses poncifs, expose ses stéréotypes sociaux cachés.

 

Contre l’avis du Président, le gouverneur de l’Idaho refuse l’asile politique aux réfugiés, et décide de fermer ses frontières. La tension monte, les milices locales sont sur les dents. Il se prépare à déclarer l’indépendance de l’État. Et si l’heure de la seconde guerre de sécession avait enfin sonné ?
 
Cinéaste trop politique pour Hollywood, Joe Dante ne parvient plus à monter ses projets. Si l’on excepte Gremlins 2, il n’a jamais mieux réussi à exprimer frontalement son inquiétude et sa colère qu’à la télévision, que ce soit dans ses épisodes des Masters of Horror ou dans cette uchronie satirique féroce, dont on s’étonne qu’elle ait vingt-cinq ans tant elle est prophétique. Les hommes de pouvoir sont ridicules mais ont le doigt posé sur le bouton. C’est l’un des films dont Joe Dante est le plus fier, on le comprend.

Dominik Moll à propos de The Second Civil War : « Merci HBO pour ce bijou corrosif de Joe Dante ! C’est comme si ce téléfilm ressuscitait pendant 90 minutes l’audace du cinéma américain des années 70, tout en annonçant l’inventivité des séries HBO. Une satire politique jubilatoire qui annonce le profond clivage des États Unis d’aujourd’hui (et qui a probablement toujours existé). Tout le monde en prend pour son grade, homme politiques, spin-doctors, militaires, médias et journalistes. C’est drôle et subversif. Un régal. »