
Inédit: Gasoline Rainbow
Turner Ross
Avec, Gérard Depardieu, Bulle Ogier, André Rouyer, Nathalie Keryan, Roland Bertin, Fiction, France, vf, 1976, 112 min, Couleur
Alors qu’il fait du porte-à-porte à Paris pour vendre des livres, Olivier, provincial marginal, doit aider Ariane, dont la baignoire fuit, et qui lui apprend que l’appartement du dessous est inhabité. En le cambriolant, Olivier se retrouve enfermé dans ce qui s’avère être le «donjon» d’Ariane, dominatrice professionnelle...
De Maîtresse, on retient souvent son immersion sans équivalent dans le milieu du sado-masochisme parisien et ses scènes documentaires éprouvantes avec d’authentiques clients. Mais on oublie l’immense histoire passionnelle entre Ariane et Olivier, qui défie tous les a priori et démolit la norme. Fasciné par cet effacement des frontières entre réel et fiction, Schroeder les entremêle en virtuose, avec humour et respect, sans voyeurisme, échafaudant un univers étrangement vrai et presque féerique.
Cosey Fanni Tutti à propos de Maîtresse :
« J’ai vu Maîtresse pour la première fois en 1977 dans un club de projection privé à Londres. À l’époque j’étais branchée et fascinée par le BDSM alors ça m’intéressait de voir comment ces rites sexuels délicats étaient décrits par le cinéma. En le voyant aujourd’hui, difficile de croire que le film fut interdit pour cause d’obscénité. C’est essentiellement une histoire d’amour. Ariane est une maîtresse parfaite dans ses fabuleuses tenues fétichistes, créées par Karl Lagerfeld. J’ai aimé le regard du film sur le monde BDSM, sur les frontières entre plaisir et douleur, et c’était d’autant plus convaincant parce que les scènes sadomasochistes (extrêmes mais consensuelles) n’étaient pas simulées. J’ai aimé aussi la manière dont l’histoire explorait comment maintenir et gérer une vie personnelle quand on est travailleuse du sexe. Il est courant que les clients et amants de travailleurs du sexe tentent de les « sauver ». C’est peut-être parce qu’ils veulent une appartenance exclusive, ou qu’ils se sentent émasculés.Mais comme le BDSM, c’est avant tout une histoire de confiance. »
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L'Étrange Festival est de retour avec sa moisson de trésors !