Les entre-mondes
Le programme s’était ouvert avec Orphée en janvier, il se boucle avec une merveilleuse figure d’Eurydice moderne (Une question de vie ou de mort). Dans ce film d’une incroyable inventivité plastique, où la couleur et le noir et blanc délimitent les mondes des morts et des vivants, le mythe s’inverse. Eurydice s’appelle ici June, et c’est elle qui va aller chercher son bien-aimé d’entre les morts. Les fantômes circulent d’un monde à l’autre dans Les Autres, L’Aventure de Mme Muir, Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, L’Amour à mort, Vers l’autre rive, Irène.
La vie des songes
Des mondes adviennent quand on dort et les êtres rêvés viennent parfois à nos rencontres éveillées. Dans Peter Ibbetson, une histoire d’amour traverse le temps, les mondes et se vit à travers les rêves. La Science des rêves, Sogni d’oro, Le Sang d’un poète, Paprika entrelacent le réel avec un imaginaire onirique. Parfois, c’est le monde de la fiction et du jeu qui infiltrent le réel. Dans Free Guy, une partie de jeux vidéo s’avère cruciale pour sauver « la vraie vie ». Dans L’Incroyable Destin d’Harold Crick, un comptable a des doutes : n’est-il finalement qu’un personnage imaginé, vivant dans la tête d’une romancière ?
La puissance des images
« Il n’y a pas d’image, il n’y a que des rapports d’image », disait Jean-Luc Godard. Un cours de cinéma est consacré par Saad Chakali à cet infatigable artisan et explorateur qui a pensé les images sous toutes leurs formes. Son film Moments choisis des Histoires(s) du cinéma est un essai galvanisant d’une folle actualité sur les images, le montage, les surimpressions, le mash-up. D’autres films comme Us, La Route de Cayenne ou Madame Baurès interrogent à travers les moyens cinématographiques, les rapports de tension, de domination, d’asservissement des mondes.
Game Concert
Pour terminer cette exploration infinie des mondes, jouons… en musique ! Isabelle Moricheau est de retour pour orchestrer la rencontre de performances vidéoludiques incarnées sur scène par des joueur·ses, sur un grand écran scindé en deux. Du pixel art au photoréalisme, de l’aventure épique à la promenade contemplative : une expérience sensorielle à partager !
• Le Japon, Mishima et moi, du 12 octobre 2022 au 15 janvier 2023.
• Portrait de Los Angeles, du 12 avril au 6 juillet 2023.
