Pour en faire son portrait, à travers ses multiples représentations (le cinéma, la littérature, la bande dessinée, les jeux vidéo), il faut faire à la fois retour sur les manoirs luxueux de l’âge d’or hollywoodien (Sunset Boulevard de Billy Wilder ou Le Dernier Nabab d’Elia Kazan), et traverser ses paysages et les récits de vie dans ses quartiers (de Los Angeles Plays Itself de Thom Andersen à Short Cuts de Robert Altman et Collateral de Michael Mann), avant de plonger dans sa psyché paranoïaque et noire (du Grand Sommeil de Howard Hawks au Big Lebowski des frères Coen).
Loin d’un paradis ensoleillé, c’est une autre réalité qui émerge dans la cité des anges : celle d’un espace urbain artificiel et fragmenté, aux problèmes raciaux exacerbés. À l’ombre de Hollywood s’étend l’immense industrie pornographique de la vallée de San Fernando (Boogie Nights de Paul T. Anderson ou Body Double de Brian de Palma), à la fois face cachée et apothéose de la Dream Factory. Under the Silver Lake (David R. Mitchell) repose un monde
des rêves mais aussi une réalité cauchemardesque.
L.A. est la ville du futur, une création du XXe siècle, une cité virtuelle (Her de Spike Jonze ou le monde apocalyptique du Blade Runner), et un témoin des dérives des mégalopoles.