Avant-première : Sauvages
de
Claude Barras
En mars
Histoires d’horreur animées
La stop motion n’est pas sans évoquer «l’inquiétante étrangeté» théorisée par Freud, ce trouble de voir des figures inanimées prendre soudainement vie sous nos yeux fascinés ou horrifiés. Dès ses débuts, la méthode simule image par image les déplacements d’objets hantés, léguant au fil des âges ses secrets à quelques cinéastes-marionnettistes et autres mages noirs de l’animation : les frères Quay (In Abstentia), David Lynch (Alphabet), Joachim Hérissé (Écorchée) ou Ari Aster en tête. C’est ce dernier qui produit The Bones en 2021, dans lequel une poupée décharnée invoque les fantômes de la dictature chilienne dans un décor subverti à la Méliès.
Wander to Wonder, deux ans plus tard, repousse ces frontières du vivant en suivant de petites marionnettes confrontées à la mort. Leur façon de donner ou de prendre vie, qui évoque celui même de l’animation, court ainsi jusqu’à nos jours avec le terrifiant Playing God, une mise en abîme du cinéaste en pygmalion démoniaque. Une traversée du genre horrifique en animation, encore trop mal aimé ou méconnu, pour revenir sur cette méthode en quelques contes pour adultes et autres histoires dérangeantes.
Février : Machinimas, aux frontières du jeu vidéo et de l’animation
Entre collage et réappropriation, la notion même de machinima est un mashup issu des mots « machine », « cinéma » et « animation ».
Ces œuvres, créées à partir d’un moteur de jeu vidéo, détournent leur fonction première et ludique par la captation de séquences jouées à l’écran et remontées en film. Si les machinimas ne sont pas stricto sensu de l’animation, les jeux y constituent une matière première afin de créer des œuvres hybrides, issues du stop motion, de l’art vidéo, du cinéma expérimental ou des installations.
Ce médium encore peu connu bouleverse les changements de points de vue mais aussi les possibilités du cinéma d’animation et de la création de films en général, présentant simultanément des mondes et des espaces multiples souvent invisibilisés.
Isabelle Arvers, artiste et commissaire d’exposition spécialisée en machinima, revient dans cette master class sur leur histoire et leur utilisation, sur leur dimension politique mais aussi sur son propre travail de création.
Janvier : Écho à la programmation Elles sont là pour rester
Tout’anim réunit les réalisatrices d’animation Lucrèce Andreae pour Bergeronnette et Sarah Van Den Boom pour Séraphine, autour de leur premier long métrage à différentes étapes de leur fabrication.
Décembre : focus sur la collection Première page
Avec l’arrêt de la collection En sortant de l’école en 2023, un chaînon important de la mise à l’étrier professionnel des jeunes talents de l’animation disparaissait. À l’initiative de Scalaé Productions et France TV, Première page a l’ambition de combler ce manque, en proposant chaque année une ambitieuse collection de 11 films pour mettre en lumière des jeunes réalisateur·ices, mais aussi rendre hommage à la littérature francophone. Le principe : adapter et animer la première page d’un livre au choix.
La première saison révèle déjà des créateur·ices plein·es d’audace tant dans la forme que dans le choix des ouvrages. Sous le ciel bleu de la Guadeloupe, Perceval ou Le Mystère de la chambre jaune s’animent devant nos yeux, en peinture, en papier ou en volume. Découvrez sur grand écran, lors d’une projection exceptionnelle de la saison 1, l’avant-garde de la création française animée, et rencontrez les futur·es réalisateur·ices de la saison 2 !
Novembre : festival Carrefour du cinéma d’animation, 21e édition
Jean-François Laguionie invité d'honneur. Soirée d’ouverture, avant-premières et inédits, Japanim, la fabrique de l’animation, courts métrages coups de cœur, autour des écoles, séances spéciales, expositions, strands, soirée de clôture…
