Refaire l'amour

La comédie romantique dans tous ses états

La comédie romantique, ou romcom pour les intimes, est un genre ultra-codé, sur lequel pèsent bien des préjugés. Chambre d’écho de nos vies amoureuses, on peut se demander si l’avenir matrimonial qu’elle propose n’est pas une vision réactionnaire de l’amour. Et si, avec nos yeux de 2024, au temps de #MeToo et du mouvement woke, on réinterrogeait ce genre en profondeur pour re-faire l’amour ?

A partir de 4€ avec la carte Forum Liberté

La comédie romantique, romcom pour les intimes, est un genre cinématographique ultra codé. On y suit en général deux êtres que tout oppose et qui, bravant les obstacles et les différences, finissent ensemble : c’est le triomphe de l’Amour, toujours. Derrière ces glorieux happy ends, on constate souvent une vision du couple et de l’amour qui peut sembler peu moderne.

 

En septembre-octobre

La comédie romantique est-elle réac ?

C’est avec ce titre volontairement provocateur que s’ouvre la saison des cours et des amours.

L’autrice et scénariste Marianne Levy, papesse de la romcom, posera les bases du genre et en exposera les figures imposées, tandis qu’un corpus de films sera l’occasion de voir ou revoir des œuvres culte : de Quatre mariages et un enterrement à Comment savoir, en passant par Quand Harry
rencontre Sally et son célèbre orgasme, tout en revenant sur les classiques portant déjà en eux ces films plus modernes : Diamants sur canapé, Elle et Lui, Vacances romaines… 

Ovidie et Sophie-Marie Larrouy seront, quant à elles, nos premières invitées à venir démystifier La Fabrique du prince charmant et à renverser les rôles féminin/masculin, alors qu’Iris Brey (autrice et réalisatrice) revisitera le sexe dans la romcom. Car, avec nos yeux de 2024 et à l’ère post #MeToo, comment ne pas réinterroger ce genre en profondeur pour re-faire l’amour ? L’amour est-il Simple
comme Sylvain ? Assurément non, il suffit de voir se débattre Julie (en 12 chapitres) ou déjà en 1986 Nola Darling (qui n’en fait qu’à sa tête).

S’aime-t-on de la même manière en Géorgie, en Israël et au Québec ? Comment concilier le désir et ses désordres, et tâcher d’en rire ?


Re-faire l’amour ?

Nous étudierons avec autant d’attention que d’amusement le « génome romcom », né de la screwball comedy dans laquelle s’illustrent les grands Billy Wilder, Frank Capra, Ernst Lubitsch et Preston Sturges. Une étude actorale des duos iconiques de son âge d’or, les années 1990, examinera par quel jeu et dans quel(s) corps ce génome s’incarne. Nous verrons également comment il mute vers la trash romcom des frères Farrelly ou des productions Apatow, tout droit sortie de la cuisse de Blake Edwards. Car, toute romantique qu’elle soit, la romcom peut aussi être potache, grivoise et triviale… pour notre plus grand plaisir !

Et puis, s’aime-t-on aussi bien, voire mieux, en chantant et en dansant comme dans la romcom bollywoodienne ? La question mérite d’être posée. Venez tester cette méthode à l’occasion d’un autre moment musical : notre KaraoQuiz où vous pourrez pousser la chansonnette et écouter vos airs préférés.

 

Novembre

Évolutions du genre

Novembre sera l’occasion de se pencher sur les nouveaux horizons de la romcom à travers une étude des « amours sucrées » vidéoludiques que les ados dévorent. Et puis nous redécouvrirons l’amour à la française : une généalogie du french kiss dont certains joyaux sont sortis de l’oubli (Cause toujours… tu m’intéresses !). Nous en terminerons par une étude des minorités dans la romcom. Car si ce genre éprouvé a longtemps fait la part belle au couple hétérosexuel blanc, un corpus de films et un cours permettront d’explorer les évolutions récentes du genre qui ramène progressivement, depuis les marges vers le centre, ses personnages LGBTQIA+ et/ou racisé·es pour en faire les protagonistes principaux de ses histoires d’amour.

Édito

Un genre canonique

Si l’on s’en tient à ses définition et délimitation historiques, dans le cadre industriel du cinéma dominant, la romcom authentique débute avec Quand Harry rencontre Sally (Rob Reiner, 1989), qui en expose les codes esthétiques, narratifs ou actoraux. L’âge d’or, et la matrice de ce genre se situant de la fin des années 1980 au début des années 2000, avec ses déclinaisons britanniques (Quatre mariages et un enterrement, Mike Newell, 1994) et sa virtuose réunification terminale (Julia Roberts et Hugh Grant dans Coup de foudre à Notting Hill, Roger Michell, 1999).

Le propre du genre, et son énigmatique singularité, est que, même en le schématisant à outrance, on reste dans le vrai, tant il se nourrit de ses propres clichés. Des clichés acceptés, et même attendus, par les spectateur·ices. Le plaisir que l’on y prend repose sur deux choses : la manière dont le film aborde les passages obligés, accomplit les figures imposées, détourne parfois les clichés ; les acteur·ices qui incarnent nos amant·es à retardement et la joie simple que l’on prend à regarder leurs jeux amoureux.

Contrefeux de l’amour

Si cet âge d’or est largement représenté dans la thématique, nous allumons quelques contre-feux de l’amour, afin de le sortir de la conjugalité blanche hétéronormée et des injonctions du cinéma anglo-saxon. Comment aime-t-on, par exemple, à Bollywood ou en Géorgie ? Nous étudions avec autant d’attention que d’amusement le « génome romcom », afin de voir d’où il vient (la screwball comedy), où il va (les amours sucrées vidéoludiques) et comment il mute (la trash romcom des frères Farrelly ou des productions Apatow, sortie de la cuisse de Blake Edwards). Car la comédie romantique est tout autant une romance comique.

Et puis, en cette période de rassemblement et de rut nationaux, nous vous invitons à redécouvrir l’amour à la française : une généalogie du french kiss dont certains joyaux sont sortis de l’oubli (Cause toujours… tu m’intéresses !, Édouard Molinaro, 1978). Nos invité·es, fans de la première heure ou converti·es de dernière minute, réforment avec nous la comédie romantique et nous aident à re-faire l’amour, qui en a bien besoin.

Exposition Love Scenes de Jules Magistry

Des scènes d’amour. Celle de My Own Private Idaho, déclaration à sens unique ; de Nowhere, monologue mélancolique (faussement) sauvé par l’amour et la tendresse absolue ; de Brokeback Mountain, idylle restée cachée ; et des Chansons d’amour, qui démarre par la tragédie pour finir par l’espoir (enfin), l’espoir étant gay.
Cette exposition regroupe des dessins comme une longue bande dessinée, comme une longue histoire d’amour.

Entrée gratuite, billet à retirer en caisse.
→ vernissage le mardi 17 septembre à 19h30 (sur invitation).

Bon plan

4 € la séance pour vous et vos romcompartners avec la carte Forum Liberté (5 €, valable 12 mois, pour toutes les séancs du Forum des images).

En savoir plus

À ne pas manquer

Les séances

Tarifs

plein: 7,20€

réduit : 5,80€ 
(moins de 30 ans, étudiant·es, demandeur·ses d’emploi, plus de 60 ans, personnes en situation de handicap).

carte UGC Illimité : 5 €

moins de 14 ans : 4,50€

préférentiel : 4 €
(pour les détenteurs de la carte Forum Liberté et leurs accompagnant·es, les accompagnant·es des détenteur·rices de la carte Forum Illimité et de la carte TUMO Paris et les agents de la ville de Paris)

étudiant·es TUMO Paris : gratuit, 4 € pour leurs accompagnant·es

Les cours de cinéma : 
Entrée gratuite

BON PLAN : toutes nos séances en accès Illimité avec la carte Forum Illimité !
(à partir de 8 € / mois - en savoir plus)